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Jeter par terre, et à plus forte raison jeter dans nos rivières, c’est jeter à la mer.

Après le nettoyage des berges du Gave en octobre dernier, qui avait mobilisé près de 130 personnes dans le secteur de Montaut Lestelle-Bétharram, les bénévoles s'étaient jurés de revenir au printemps avant la fonte des neiges. Et ils l'ont fait ! Les communes de Lestelle-Bétharram, Montaut et Saint Pé de Bigorre en collaboration avec les clubs de Rafting (Ohlala Eaux Vives, Evasi’eau, Traqueurs de Vagues), la Base Nautique de St-Pé de Bigorre et l’association Surf Rider Fondation de Biarritz ainsi que Evasion Pyrénéenne, ont donc à nouveau assuré la logistique et l'organisation de cette deuxième édition. Les professionnels de sports d'eaux vives sont en effet particulièrement touchés et mobilisés car ils sont aux premières loges et ont dû renoncer à emmener leurs clients sur certaines zones trop dégradées.

Le 21 mars, c'est sous le crachin mais dans la bonne humeur et la détermination que 75 personnes se sont retrouvées sur le parking du Pont des Gaves. C'est moins qu'en octobre car les ramasseurs ont cette fois eu le choix entre plusieurs points de collecte. La première mobilisation ayant fait "tache d'huile", si l'on peut dire, des rassemblements ont également eu lieu à Baudreix et Mazères. 

A midi, la météo n'a pas permis le pique-nique en plein air et c'est donc dans la salle mise à disposition par la commune de Montaut que tout ce petit monde s’est retrouvé autour d’excellentes grillades et de boissons fraîches et chaudes très appréciées. 

Dans les jours qui ont précédé ce rassemblement, des élus des communes de Montaut, Lestelle-Bétharram, avaient participé à une descente en raft sur le Gave, leur permettant de constater d'une part l’ampleur des dégâts sur des dizaines de kilomètres de berges et d'autre part, la présence de décharges sauvages ou non, risquant d’être un jour emportées. 

Les 75 personnes regroupées au Pont des Gaves ont collecté 225 sacs, de la ferraille et une benne pleine de gros déchets. Ils n'ont pas pu ramasser les plastiques très dégradés, accrochés dans les branchages et au sol. Avec le temps, ils s'effritent en des milliers de minuscules particules indestructibles. Si elles ne se voient plus, elles sont pourtant bien là et rejoindront la mer. D'autres déchets restent sur place, se mélangent avec la terre et s'enfouissent petit à petit dans le sol. S'ils ont disparus de la surface, ils sont toujours présents. La pire des pollutions est celle qui ne se voit pas.

A l'issue de cette nouvelle journée de mobilisation, tous sont fiers d’avoir contribué à ramasser des kilos de plastique mais ont l'impression que leur action n’a pas fait grand-chose car il en reste encore des tonnes. Au milieu de ces montagnes de sacs plastiques, on prend réellement conscience des méfaits de la société de consommation et du jetable. 

Face à la difficulté d’agir à posteriori, les seules solutions sont la prévention et la sensibilisation de tous à la réduction de la quantité de déchets : « le meilleur déchet est celui qu’on ne produit pas ». Evitons la consommation de produits sans filière de valorisation, changeons nos pratiques pour limiter le gaspillage et trier le plus possible les déchets à la base. Les comportements doivent changer car 80% des déchets échoués sur les plages proviennent de l'intérieur des terres. 

l existe des gestes citoyens simples tels que ne plus jeter au sol nos mégots et autres papiers d'emballages ou prendre l'initiative d'emporter un sac, biodégradable bien sûr, lors de nos promenades pour ramasser ce que nous pouvons. La prévention de la pollution est l'affaire de tous. "Les petits ruisseaux font les grandes rivières".