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L'un des historiens de Bétharram, le Père Henri CONDOU, d'Arbéost, s'est beaucoup intéressé à l'histoire locale. En 1945, il écrivait un article sur l'origine du village de LESTELLE. Nous en extrayons les dernières lignes qui traitent du nom de Lestelle.

Reste à déterminer, s'il est possible, l'origine du mot lui-même: LESTELLE. Une bastide étant fondée, il convenait de lui donner un nom. Lequel choisir? Trois méthodes semblent avoir prévalu.

On se contentait parfois de transformer son nom commun, en nom propre. La nouvelle localité était simplement baptisée: La Bastide.

Dans les Basses Pyrénées nous connaissons quatre Labastide : Labastide-Cézéracq, Labastide-Clairence, Labastide-Montréjeau et Labastide- Villefranche. Nous trouvons encore 6 Labastide en Ariège, 5 dans le Tarn, 4 dans le Lot et la Haute-Garonne, 3 dans l'Aude et l'Aveyron, 2 dans les Landes, le Tarn et Garonne et le Var, 1 dans le Gers, les Hautes Pyrénées, le Lot-et-Garonne, les Pyrénées Orientales, le Vaucluse et le Gard. Ajoutons Labastidette dans la Haute-Garonne, Le Bastit dans le Lot, la Bastidonne dans le Vaucluse.

La mode voulut aussi à une époque que l'on donnât aux nouvelles cités, le nom de quelque ville célèbre d'Europe. Dans le Gers et les Landes, nous trouvons des noms de villes italiennes: Fleurance, Plaisance, Pise, Pavie, Geaune (Gênes), Miélan (Milan), des noms de villes espagnoles: Valence, Grenade, Barcelonne ; un nom de ville allemande: Cologne; et dans les Hautes Pyrénées un nom de ville belge: Tournay. Dans le Béarn, on céda à la même tentation en empruntant à la Belgique les noms de Gan et de Bruges (1).

Une méthode plus rationnelle consistait à donner à la nouvelle cité le nom du quartier ou de l'endroit où elle était bâtie. Le mot de Lestelle, au premier abord, viendrait d'étoile.
Solution facile… mais les solutions les plus faciles ne sont pas toujours les plus justes. Il n'existe en France que deux Lestelle : Le premier en Béarn, le second dans la Haute-Garonne, les deux situés aux bords d'un fleuve. Dans la vallée de l'Adour, entre Tarbes et Bagnères se trouve un endroit nommé l'estélou en raison d'une vieille borne en pierre qui jalonnait la route. On garde par ailleurs le souvenir d'une ferme placée près d'un cours d'eau appelée Lestelle à cause d'une "stèle" ou borne indiquant qu'en cet endroit le fleuve était guéable (2).

Une semblable borne existait-elle dans nos parages avant la fondation de la bastide, et le lieu était-il déjà appelé Lestelle? L'hypothèse est séduisante. A défaut d'argument historique ou archéologique qui l'écarterait, elle peut, à la rigueur, satisfaire nos exigences.

H. CONDOU, S.C.I
L'écho de Bétharram 1945 n° 144

(1) Voir la discussion pour la bastide de Bruges (Abbé Laborde : « La fondation de la bastide de Bruges en Béarn »).
(2) Opinion émise par Mgr Lasserre, vicaire général de Bayonne, et historien distingué. L'orthographe primitive: LESTELE (avec un seul "L" ne viendrait-elle pas appuyer cette hypothèse?

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