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Ce sont ces installations qui permettent aux poissons migrateurs de remonter et descendre les cours d’eau. Mais pourquoi sont-elles importantes ? Où les installe-t-on ? Quels sont les différents dispositifs existants ? On vous aide à faire le point et à devenir des experts en passes à poissons !

               

Pourquoi les passes à poissons ?

Certaines espèces de poissons ont besoin de migrer pour pouvoir se développer ou se reproduire. Lorsqu’ils remontent un cours d’eau, on parle de montaison. Quand ils le descendent, c’est la dévalaison. Or certains ouvrages anthropiques rendent ces migrations impossibles. Il est donc nécessaire d’aménager des passages !

Où installe-t-on des passes à poissons ?

Sur un cours d’eau, ce ne sont pas les obstacles qui manquent : barrages, écluses, centrales hydroélectriques, etc. Les passes à poissons sont donc indispensables partout où l’homme a bâti des ouvrages qui sont encore utilisés.

Quelles sont les différentes sortes de passes à poissons ?

Espèce de poissons concernée, type de milieu naturel, force du débit… beaucoup de paramètres entrent en ligne de compte pour la réalisation d’une passe à poissons. Mais on peut les regrouper en 5 grandes familles : 

  1. Les passes à bassins successifs, adaptées pour des pentes de 5 à 10 % et qui conviennent à la plupart des poissons. Elles utilisent une série de bassins séparés par des cloisons formant un escalier, les bassins devenant alors des zones de repos en réduisant fortement le débit du courant.
  2. Les passes à ralentisseurs, pour les pentes plus importantes jusqu’à 20 %, utilisées essentiellement pour les salmonidés. Ce sont des déflecteurs de formes disposés sur le fond ou sur les parois d’un canal qui réduisent le flux et créent des courants hélicoïdaux.
  3. Les passes naturelles ou les rivières de contournement, qui sont des dispositifs reproduisant le fonctionnement des cours d’eau.
  4. Les passes à écluses qui aident les poissons pour le franchissement du cours d’eau, soit avec un ascenseur (aide mécanique) soit avec des écluses (aide hydrologique).
  5. Les passes à anguilles, spécifiques à cette espèce, dont seuls les alevins remontent les rivières (les adultes se reproduisent en mer). Les passes à anguilles se composent d’une rampe, où elles progressent en rampant (reptation), et d’un bassin amont en marge du courant, pour éviter qu’elles ne soient entraînées vers l’aval une fois parvenues en haut de la rampe.
 
  

   

RETOUR DU SAUMON SUR LE GAVE DE PAU

Le Gave de Pau est long de 193 km, de sa source (Gave de Gavarnie) à sa confluence avec l’Adour (Gaves réunis). Dans les usages, la dénomination « Gave de Pau » concerne le linéaire compris entre la confluence du Gave de Gavarnie et du Gave de Cauterets et la confluence du Gave d’Oloron.

Le saumon était historiquement très présent sur le bassin versant de l’Adour. Une abondance telle qu’à la fin du 19ème siècle, la densité et les dimensions des saumons des Gaves et des Nives attiraient de nombreux pêcheurs britanniques, pourtant habitués des cours d’eau riches en poissons migrateurs.

Mais le saumon a tout simplement failli disparaître, l’espèce ayant quasiment déserté le gave de Pau au cours du 20ème siècle. Pollutions et rejets toxiques dans les cours d’eau, forte pression de pêche, dégradation de leurs habitats naturels (avec notamment la construction de nombreux ouvrages hydrauliques impactant la continuité écologique des cours d’eau) ont mis en péril la survie des poissons migrateurs.

Une prise de conscience, bien que tardive, a permis d’éviter le pire. Et depuis une vingtaine d’années les acteurs locaux se mobilisent pour aider le saumon atlantique à reconquérir les Gaves, les Nives et la Nivelle.

D’importantes opérations d’alevinages pour soutenir temporairement les populations

C’est donc uniquement le gave de Pau qui fait l’objet de ré-introductions à présent. En parallèle des efforts poursuivis sur le volet continuité écologique, il s’agit d’arriver à soutenir les populations pour que le saumon puisse réussir à se reproduire de manière autonome à moyen terme. L’objectif n’est pas de soutenir le stock de façon pérenne.

Ce sont ainsi près de 500 000 alevins qui sont actuellement déversés chaque année sur le gave de Pau. La maîtrise d’ouvrage de ce volet alevinage est assurée depuis 2016 par Migradour,

Les pratiques d’alevinage ont évolué depuis une dizaine d’années, notamment afin de mieux répartir les déversements avec un choix de site plus diversifiés. L’objectif étant d’éviter la concentration d’alevins sur les radiers (partie d’un cours d’eau peu profond à écoulement rapide), qui pouvait augmenter leur taux de mortalité. Une réflexion a aussi été menée afin de rejeter des poissons à différents stades de leur développement. Ce sont ainsi 300 000 alevins au « stade précoce » qui sont relâchés au printemps. Des poissons qui peuvent s’adapter plus vite au milieu naturel, donc à priori une souche plus rustique, mais aussi des poissons qui peuvent subir une mortalité plus importante avec la fonte des neiges. 200 000 alevins au « stade estival » sont par la suite lâchés sur le gave de Pau.

Le 30 Avril 2020 c’est 100512 individus au stade précoce qui ont été déversés à Lestelle/Nay.

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